Exit (Rasmus Kloster Bro, 2018) : J'irai planter du navet sur vos tripes !

On rigole encore du prix pour la meilleure musique.
Mais s'il n'y avait que ça... !
Titre original : Cutterhead
Réalisateur : Rasmus Kloster Bro
Pays d'origine : Danemark
Genre : Thriller (après le visionnage, comédie dramatique)
Durée : Beaucoup trop long (1h24)
Acteurs principaux : Christine Sonderris (rôle : Rie, la journaliste), Kresimir Mikic (rôle : Ivo que dalle), Samson Semere (rôle : Bharan, érythréen de pacotille)


Synopsis : Afin de réaliser un projet sur la coopération européenne, Rie, une journaliste, visite le chantier du métro de Copenhague qui, comme tout le monde le sait, se situe manifestement en Italie. Alors qu'elle assiste à une opération technique et dangereuse sous terre, dans la salle des machines, un accident se produit. Un départ de feu oblige un des ouvriers présents aux commandes à enfermer Rie dans un sas médical (pendant que lui s'enfuira tranquillement). Abandonnée à son sort, seule, notre chère journaliste ne peut alors plus compter que sur les deux ouvriers présents dans le sas adjacent pour s'en sortir. Parviendront-ils à coopérer pour espérer survivre dans cet enfer ?



Chroniqueur : John
Note : Piraterie en Érythrée/20



     Commençons par analyser le titre de cet article, ce qui va nous en apprendre déjà beaucoup sur l'escroquerie organisée par le distributeur français du film, le bien nommé Damned Distribution. Le Cutterhead en version originale, qui était déjà un titre pleinement ridicule puisqu'il renvoyait à la scie coupeuse qui provoquera l'accident mais que l'on ne verra jamais et dont on ne parlera que cinq minutes, est donc devenu Exit en VF. Au-delà du fait que cette mode de remplacer un titre anglais par un autre titre anglais est totalement dénuée de raison et s'assimile à du terrorisme pur et simple, le titre VF est vide de signification puisque, justement, nos trois pécores ne sortiront jamais de leur sas, sauf à la dernière minute du film avec une fin brute et incompréhensible qui arrive dans la face du spectateur comme un poil pubien au milieu d'une plâtrée de pâtes.



     Passons donc à l'analyse du film. Celui-ci débute à la manière d'un documentaire. La journaliste danoise filme un peu tous les ouvriers qu'elle croise, ce qu'ils sont en train de faire, ce qu'ils pensent de leur quotidien, ... C'est long, c'est chiant, on regarde souvent sa montre, mais, au moins, on nous pose le cadre, la manière de filmer peut paraître originale, et ce qui était annoncé au début du synopsis est respecté. Mais, déjà, le premier défaut apparaît, et ce sera un défaut majeur du film : plusieurs répliques des personnages ne sont pas traduites dans notre belle langue de Molière, ce qui complique quand même sérieusement la compréhension, mais, surtout, la plupart de celles qui sont traduites ne le sont qu'approximativement. Mention spéciale donc à ce traducteur qui a probablement effectué son job entre deux coups d'éponge pour essuyer sa joie devant une vidéo YouPorn. C'est vilain, messieurs les distributeurs, très vilain d'avoir engager un narcoleptique alcoolique !

Qu'il est méchant, le distributeur, qu'il est méchant !

     Bon, je passe quelques parties, je ne vais pas tout vous analyser car, rien qu'à repenser à cette bouse filmique, je commence à m'endormir devant cette chronique ! Allons donc directement à l'accident. La journaliste et deux ouvriers restent enfermés, soit disant par sécurité, alors que toutes les autres personnes s'enfuient. Pourquoi ? Mais pourquoi ? Voilà LE défaut du film, toute tentative d'élément perturbateur est amenée n'importe comment, c'est sans queue ni tête ce tableau !

Qu'est-c' que c'est qu'ce bins ?

     Alors d'accord, on a compris, la ficelle scénaristique est aussi grosse qu'un Depardieu après avoir mangé trois sangliers mais elle va néanmoins permettre de lancer cette opération survie entre la journaliste, l'ouvrier danois expérimenté et l'ouvrier érythréen néophyte,  qui est le cœur du scénario. Enfin bon... Là encore, ça va pas. On nous annonce fièrement une entraide entre nos trois larrons pour qu'ils s'en sortent mais ils ne vont pas arrêter de se tirer dans les pattes, de vouloir faire cavalier seul. Ça causera d'ailleurs la mort de ce cher Ivo ainsi qu'une scène finale ahurissante flirtant de manière malsaine avec la torture voire le cannibalisme. Une chose est sûre, nos protagonistes, étant donné leur état final, ne pourront pas aller crier "Angela" dans un bar !

Et tu vois, Ivo, c'est à ce moment-là qu'elle a dit : "Camion".

     Pas besoin de vous faire un meilleur dessin, vous aurez compris que ce film est un cauchemar ambulant dont je ne recommande l'expérience à personne ! On pourrait soulever pleins d'autres défauts, comme le problème de la lumière qui se fait rare et précieuse pendant tout le film sauf sur les dix dernières minutes quand notre journaliste pense enfin à activer le flash de son smartphone. Décidément, le scénariste n'a pas inventé le fil à couper le beurre. On peut aussi revenir sur le sort de ce pauvre érythréen capturé en mer par des pirates et libéré contre une rançon de 8000 dollars, scène aux dialogues creux avec une rançon tellement bien amenée que le traducteur aurait pu retranscrire cela par "100 balles et un Mars".

     Au final, il s'agit donc d'un navet chiantissime au possible avec des acteurs aussi expressifs qu'une tranche de pain de mie. Mais peut-on réellement leur en vouloir à eux puisqu'il semblerait que le scénario est passé dans la cuvette des chiottes avant même le début du tournage ?

Qu'est-ce que j'ai bien pu aller foutre dans cette galère, moi ?

     J'espère que vous aurez au moins apprécié le synopsis qui vous permettra de réaliser qu'avec un résumé béton, on peut faire passer de la morve pour du caviar !

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