We Are One (U.D.O., 2020) : Du sang neuf dans la machine !

Artiste : U.D.O.
Album : We Are One
Genre : Heavy Metal
Date de sortie : 2020
Label : AFM Records



Chroniqueur : John
Note : Symphonie gutturale en Udo majeur/20




On reproche souvent au père Udo de sortir des albums avec la même rengaine et le même style de musique depuis les années 1980 quand il était encore le leader d'Accept. Et il est vrai que le nain teuton se renouvelle peu. Lui-même a d'ailleurs toujours affirmé qu'il préférait être très conservateur dans le style de musique qu'il souhaite. Il a encore en tête les échecs répétés d'Accept qui a essayé plusieurs fois et sans réel succès de s'aventurer en dehors de son sentier de prédilection (coucou Eat The Heat en 1989 avec un David Reece un peu tâche).

Eh bien, que ceux qui lui reprochent son manque de nouveauté et d'innovation aillent se rhabiller cette fois-ci car le père Udo vient de nous sortir un album dont les sons risquent à coup sûr de vous surprendre puisqu'ils n'ont rien à voir avec ce que l'on peut entendre du groupe teuton depuis des années (avez-vous déjà entendu Udo rapper par exemple ?). Je dirais qu'il faut remonter en 1990 et la sortie de Faceless World pour trouver des similitudes de sons avec ce We Are One.


Alors d'accord, les plus grincheux me diront qu'il a juste collaboré avec l'orchestre de la marine allemande et que de plus en plus de groupes de metal collaborent avec des orchestres symphoniques. Oui, mais, autant il y a des groupes pour lesquels cela n'apporte rien ou ne fonctionne pas à l'écoute, comme Metallica, Scorpions ou Accept justement, autant cette collaboration entre U.D.O. et l'orchestre allemand apporte un sang neuf qui est vraiment le bienvenu, tant les derniers albums (Steelhammer, Decadent, Steelfactory) se ressemblaient énormément.

On peut reprocher à cet album d'être inégal dans les morceaux proposés, comme c'est souvent le cas chez U.D.O., mais il propose néanmoins de véritables morceaux d'anthologie qui flirtent par exemple avec le registre épique et nous donnent des frissons, comme ce Beyond Good And Evil :


Imaginez l'introduction du morceau suivant sur un bon vieux western spaghetti et vous comprendrez tout de suite pourquoi je dis que cet album sonne neuf :


Cet album propose également un morceau qui titillera à coup sûr vos oreilles, sur lequel père et fils rappent ensemble. De mémoire de fan qui collectionne tous les albums d'Accept et d'U.D.O., le père Dirkschneider ne nous a jamais habitués à pareil exercice :


Bien sûr, Udo n'oublie pas ses fans et, entre ces incursions dans divers genres musicaux, on trouve d'autres morceaux qui rappellent les grandes heures d'U.D.O., comme Pandemonium ou Children Of The World.

On regrettera cependant la chanson-titre, We Are One, qui a servi de vitrine publicitaire à l'album mais qui est malheureusement l'une des moins bonnes chansons.

Alors on pourrait légitimement penser qu'Udo a sûrement dû être frappé par la foudre pour réaliser un album de cet acabit, lui qui tient comme la prunelle de ses yeux à son côté opiniâtre et conservateur. Sur qui doit-on mettre le compte de ce sang neuf qui a permis à l'album de se hisser à une place tout à fait honorable dans les charts allemandes, chose qui, si je ne me trompe pas, n'était plus arrivée au père Dirkschneider depuis ses années Accept ? Eh bien, deux noms qui vont très vite résonner dans votre tête : Stefan Kaufmann et Peter Baltes. Les deux anciens d'Accept sont venus prêter main forte à l'écriture de quelques chansons de cet album et ça se sent !

Alors les gars, à quand une nouvelle reformation ? Au moins pour une tournée des festivals comme vous l'avez fait en 2005... Même si on aimerait bien, cela paraît malheureusement peu probable pour ne pas dire impossible, Wolf Hoffmann ayant un caractère tout aussi opiniâtre que le nain teuton. Tant pis, tant qu'Accept et U.D.O., séparément, continueront de nous pondre des albums de cet acabit, nous prendrons avec grand plaisir en tout cas !

Kaufmann (tout à gauche), Dirkschneider et Baltes (les deux tout à droite),
un trio qui nourrit des ambitions et des espoirs...

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