Demain dans vos salles #9


     Même pas besoin des gros distributeurs pour rire ou pleurer. Les films indés sont de grands crus cette semaine. Entre la comédie espagnole loufoque, la comédie déjantée mais touchante à l'américaine, le documentaire réflexif à la française ou bien le drame allemand qui vous tiendra en haleine, vous risquez de ne pas savoir sur quel pied danser.
     Afin de ne pas vous perdre dans cette jungle de qualité et de bonnes idées, John, le chroniqueur à la critique acide, s'est chargé de vous concocter des avis, totalement subjectifs, cela va de soit. Et c'est assez rare pour le souligner : sur les 9 nouveautés ce mercredi, seulement deux ont subi son cinglant et sanglant couperet ! Laissez-vous donc guider par ce bonheur incommensurable de voir enfin une distribution quasi-parfaite dans les salles de cinoches.


----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Titre : Adorables
Réalisatrice : Solange Cicurel
Pays d'origine : Belgique / France
Genre : Comédie
Durée : 1h31
Acteurs principaux : Elsa Zylberstein, Lucien Jean-Baptiste, Ioni Matos, Max Boublil

Synopsis : Emma et Victor sont les parents de Lila. Alors qu'elle fête ses 14 ans, Lila commence sa crise d'ado et passe d'une enfant parfaite à une adolescente insupportable. Victor tente d'apaiser les tensions mais, entre mère et fille, la guerre est déclarée ! Tous les coups sont permis et plus question d'être adorables...



L'avis de John : Attention, grosse comédie de merde à la française en approche ! Entre les clichés racoleurs au possible du type "Je suis adolescente donc je suis forcément une rebelle", le stéréotype du père qui laisse tout passer et de la mère hystérique qui n'en peut plus et qui a besoin de se défouler sur un coussin pour ne pas le faire sur sa fille, les acteurs s'en donnent à cœur joie dans le cabotinage livide. Et comme si ça ne suffisait pas, bien évidemment, la mère se met plus ou moins à fréquenter quelqu'un, par rivalité avec sa fille. Non, franchement, il ne faut pas aller voir cette daube, on nous en pond une par semaine, c'est toujours la même recette. En plus, c'est cette pompe à fric d'Orange qui distribue le film et les acteurs sont aussi expressifs qu'une tranche de pain de mie. Même Lucien Jean-Baptiste, habitué à en faire des tonnes aussi bien quand il joue que quand il double, a l'air de se demander ce qu'il fait dans cette galère...

Bis repetita : On vous en a déjà parlé la semaine dernière mais si vous voulez voir une comédie qui sait parler avec humour des familles en crise et de manière originale en tournant le sujet en dérision, allez donc plutôt voir Papa ou Maman avec Laurent Lafitte et Marina Foïs qui mettent des quiches à leurs gosses pour ne pas en avoir la garde. Vous serez largement gagnants aussi bien pour le spectacle que pour votre argent :


----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Titre : Ip Man 4 : Le Dernier Combat
Titre V.O. : Yip Man 4
Réalisateur : Wilson Yip
Pays d'origine : Chine / Hong Kong
Genre : Action
Durée : 1h45
Acteurs principaux : Donnie Yen, Scott Adkins, Danny Kowk-Kwan Chan

Synopsis : A la demande de son élève Bruce Lee qui se trouve sur place, Ip Man se rend aux États-Unis afin d'apaiser les tensions entre les maîtres locaux du kung-fu et son protégé. Mais il se trouve très vite impliqué dans un différend raciste entre les forces armées locales et une école d'arts martiaux chinoise établie dans le quartier de Chinatown à San Francisco.



L'avis de John : Ça y est, l'épisode final sur le légendaire maître du kung-fu Ip Man est de sortie et, le moins que l'on puisse dire, c'est que la BA promet de l'action bourrine à souhait, à l'image des trois films précédents. Pas le film de l'année, ça c'est sûr, et en plus il y a Scott Adkins que je considère comme un des plus mauvais acteurs au monde, mais probablement un bon divertissement que vous pourrez aller voir en ayant cependant pris soin de déposer votre cerveau au vestiaire avant d'entrer dans la salle. Et puis en plus, ça vous permettra d'avoir une autre vision de Bruce Lee, probablement plus réaliste que le racolage dispensé par Tarantino dans Once Upon a Time... In Hollywood. La plupart des acteurs de ce film ont grandi biberonnés aux films de Bruce Lee qui a été la plus grande star que le monde asiatique ait jamais connue alors qui mieux qu'eux pour parler du maître des arts martiaux ?

Au karaté, y'a qu'à ré-attaquer : Puisque le sujet du film tourne autour d'une école d'arts martiaux qui a du mal à se faire accepter par les autres écoles, je vous recommande justement un film du grand Bruce Lee qui fait office de précurseur puisqu'il traite exactement du même sujet. Ce film se nomme La Fureur de vaincre (BA ci-dessous) et c'est un classique parmi les classiques. Anecdote intéressante, Donnie Yen, l'acteur principal de Ip Man, a repris le rôle de Bruce Lee dans un remake télévisé de ce film sorti en 1995 :

La BA VF d'époque, ça c'est collector !

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Titre : Madre
Réalisateur : Rodrigo Sorogoyen
Pays d'origine : Espagne / France
Genre : Drame
Durée : 2h09
Acteurs principaux : Marta Nieto, Jules Porier, Alex Brendemühl

Synopsis : Dix ans se sont écoulés depuis que le fils d'Elena, alors âgé de 6 ans, a disparu. Dix ans depuis ce coup de téléphone où, seul et perdu sur une plage des Landes, il lui disait qu'il ne trouvait plus son père. Aujourd'hui, Elena travaille dans un restaurant de bord de mer. Dévastée depuis ce tragique épisode, sa vie suit son cours tant bien que mal. Jusqu'au jour où elle rencontre un adolescent qui lui rappelle furieusement son fils disparu...



L'avis de John : Le scénario a l'air gnan-gnan mais la bande-annonce a carrément l'air malsaine ! L'histoire tragique d'un être cher qui a disparu, c'est quelque chose que l'on voit souvent au cinéma, non ? Alors, oui, ce film a l'air plus malin que les autres du genre pour traiter le sujet mais la bande-annonce donne vraiment l'impression que mère et fils ne vont pas faire que se retrouver... On guette le caméo de Christian Quesada et on vous prévient si ça dégénère !
Ah si, on peut quand même reconnaître une réjouissance à ce film : il emprunte des répliques aux Visiteurs, notamment celle du postier "sarrasin", et ça c'est pas rien !

Comment draguer au volant d'une camionnette ? : Oui, je sais, ça va être de l'humour noir de très mauvais goût qui va en choquer plus d'un mais voici une technique qui vous mettra en valeur lors de votre prochaine soirée Fanta :


----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Titre : Lands Of Murders
Titre V.O. : Freies Land
Réalisateur : Christian Alvart
Pays d'origine : Allemagne
Genre : Drame
Durée : 2h09
Acteurs principaux : Trystan Pütter, Felix Kramer, Nora Von Waldstätten

Synopsis : Dans une région reculée de l'Allemagne tout juste réunifiée, deux inspecteurs enquêtent sur la disparition inquiétante de deux adolescentes. L'un a des méthodes modernes d'investigation tandis que l'autre n'hésite pas à user de pratiques moins orthodoxes. Leurs recherches les mettent sur la piste d'une affaire de bien plus grande envergure. Au cœur d'un climat post-RDA sous tension, ils vont devoir mettre de côté leurs divergences pour faire avancer l'enquête...



L'avis de John : Les distributeurs français sont devenus si teubés que ça désormais pour traduire un titre allemand par un titre anglais pour l'exploitation française ? Mis à part ça, le film a l'air vraiment intéressant. Pas original puisque c'est un remake d'un film espagnol, La Isla Minima, mais il semblerait que ce soit un somptueux mélange de drame, de thriller, d'action et juste ce qu'il faut d'un peu sale. Bref, le genre de film qui peut sembler long mais que l'on suivra avec passion du début à la fin pour peu qu'on rentre dedans et qu'on se laisse prendre au jeu.

Copié-collé : Tant qu'à faire, on vous met la BA du film originel, La Isla Minima. Qui sait, peut-être cela vous donnera-t-il l'envie de jouer au jeu des 7 erreurs entre les deux films ?


----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Titre : The King Of Staten Island
Réalisateur : Judd Apatow
Pays d'origine : États-Unis
Genre : Comédie dramatique
Durée : 2h17
Acteurs principaux : Pete Davidson, Marisa Tomei, Bill Burr, Bel Powley

Synopsis : Il semblerait que le développement de Scott ait largement été freiné depuis le décès de son père, quand il avait 7 ans. Il en a aujourd'hui 24 et entretient le doux rêve d'ouvrir un restaurant / salon de tatouage. Alors que sa jeune sœur Claire, sociable et bonne élève, part étudier à l'université, Scott vit toujours au crochet de sa mère infirmière, Margie, et passe le plus clair de son temps à fumer de l'herbe, à traîner avec ses potes et à coucher en cachette avec son amie d'enfance. Mais quand, après 17 ans de veuvage, sa mère commence à fréquenter Ray, lui aussi pompier, Scott va voir sa vie chamboulée et ses angoisses exacerbées...



L'avis de John : Sexe, drogue et rock 'n' roll : une recette indémodable qui fonctionne toujours décennie après décennie. Cependant, sous ses airs de grosse comédie à l'américaine comme on en connaît tant, The King Of Staten Island se révèle bien plus fin et bien plus malin qu'il n'y paraît, et c'est là tout l'intérêt de cette comédie qui saura vous faire rire mais également vous toucher. C'est peut-être le film le plus attendu cette semaine, et à juste titre, alors foncez !

Stone, the world is stone : Si votre chanteur préféré se nomme Doc Gynéco, que vous regardez tous les jours Thierry Ardisson à la télévision et que vous pleurez encore la mort de Jean-Luc Delarue, vous êtes probablement un amateur d'épices à sensations. Dans ce cas, je ne peux que vous recommander une comédie, certes datée, mais qui fait toujours son petit effet et qui vous parlera du sujet en toute décontraction. Avec un titre aussi évocateur que Faut trouver le joint, on sait tout de suite dans quel monde on va s'envoyer en l'air :

Mode "sobre" vivement déconseillé !

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Titre : Tiempo Después
Réalisateur : José Luis Cuerda
Pays d'origine : Espagne / Portugal
Genre : Comédie
Durée : 1h35
Acteurs principaux : Roberto Alamo, Blanca Suarez, Iñaki Ardanaz

Synopsis : En 9177, le monde entier se retrouve réduit à un seul bâtiment officiel dans lequel vit "l'establishment" et des banlieues crasseuses, habitées par les chômeurs et les affamés du cosmos. Parmi tous ces misérables, José Maria décide de prouver qu'en faisant face et en vendant une délicieuse limonade de sa fabrication dans le bâtiment officiel, un autre monde est possible...



L'avis de John : Quand un film parvient à me faire rire rien que par son synopsis, je suis déjà pleinement acquis à sa cause. Alors, quand la bande-annonce ne fait que confirmer le délire entrevu, je ne peux que recommander d'aller voir ce film. J'avais mis une pièce dessus cette semaine mais, à mon grand regret, sa sortie sur le territoire est très limitée en nombres de séances. C'est bien dommage pour ce film car il ne va quasiment pas faire d'entrées alors qu'il aurait à coup sûr rencontrer son public avec une audience plus large.

Pour vous consoler : Vous pourrez toujours essuyer vos larmes de tristesse et les remplacer par des larmes de rire devant d'autres comédies tout aussi déjantées. Et, tant qu'à faire, soyons un peu chauvins : qui dit déjanté dit Alain Chabat. Contrairement à mes comparses qui louent ce film, je ne peux pas vous recommander RRRrrrr!!! que je trouve d'une débilité sans nom, bien qu'il me semble assez proche de ce Tiempo Después par l'ambiance générale qui s'en dégage, mais je peux vous orienter vers La Personne aux deux personnes, dont l'extrait suivant pose très bien le cadre général :


----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Titre : Né à Jérusalem (Et Toujours Vivant)
Titre V.O. : Noladti BeYerushalayim veAni Adayin Chay
Réalisateurs : Yossi Atia / David Ofek
Pays d'origine : Israël
Genre : Drame historique
Durée : 1h23
Acteurs principaux : Yossi Atia, Lihi Kornowski

Synopsis : Ronen, qui vit dans le cœur du quartier touristique de Jérusalem, invente une nouvelle forme de "visite guidée" : le tour des attentats de ces dernières années...



L'avis de John : Pas du tout une comédie comme le présente à tort n'importe quel site sur lequel vous trouverez des informations, mais plutôt un témoignage sous forme de documentaire et sous fond de romance des horreurs qui ont eu lieu à cet endroit. Le côté dramatique a l'air accrocheur, la romance que va vivre le personnage principal a l'air assez fine et pas trop mise en vedette. Pas ma came personnellement, mais le témoignage d'une époque traumatisante a l'air on ne peut plus touchant et sincère.

Souriez, vous êtes braqués : Si, comme moi, vous êtes chafouins car vous pensiez assister à un gros délire sur les attentats, vous pourrez toujours vous refaire la santé devant cette comédie déjantée portée par Éric et Ramzy qu'est La Tour Montparnasse Infernale. On ne vous garantit pas cependant que vous ressortirez indemnes de ce visionnage :

Si vous ne vous êtes toujours pas remis de l'affront fait à Bruce Lee par Tarantino,
voici un extrait qui rend enfin justice au petit dragon (ou pas) !

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Titre : Le Dernier Prisonnier
Titre V.O. : Delegacioni
Réalisateur : Bujar Alimani
Pays d'origine : Albanie / France / Grèce / Kosovo
Genre : Drame
Durée : 1h17
Acteurs principaux : Xhevdet Ferri, Viktor Zhusti, Richard Sammel

Synopsis : En 1990, dans une région reculée de l'Albanie, un prisonnier politique est transféré du jour au lendemain sans savoir ni où, ni pourquoi. La voiture qui le transporte tombe en panne au cœur de la montagne. Le prisonnier fait connaissance avec ses deux gardes, responsables dévoués au parti communiste albanais...



L'avis de John : Si vous avez la chance de connaître un de nos anciens chroniqueurs qui porte le même prénom que ce prisonnier politique, vous comprendrez pourquoi ce film fait un peu office de private joke pour nous. Trêve de plaisanterie, ce drame a l'air vraiment intéressant, tout simplement car il existe de nombreux pays dans lesquels on n'a jamais vraiment su ce qu'il avait pu s'y passer, et l'Albanie en fait pleinement partie (certains ne savaient peut-être même pas que l'Albanie était un pays !). Il y a plein de bonnes raisons d'aller voir ce film : la tension dans la BA est vraiment palpable, tout y est imprévisible et puis surtout, il y a Richard Sammel, alias Colonel Moeller dans OSS 117. Rien que pour ça, ce film est incontournable !

Vous avez fait taire le muezzin ? : Si vous n'êtes pas seulement un lâche mais un traître comme votre petite taille le laissait deviner, vous prendrez bien un peu de Caire, un peu d'espion et un peu de nazi en dessert. Ach ja ! Sacré Herman von Umsprung !

C'est marrant, ce sont toujours les nazis qui ont le mauvais rôle.

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Titre : Les Grands Voisins, La Cité Rêvée
Réalisateur : Bastien Simon
Pays d'origine : France
Genre : Documentaire
Durée : 1h36

Synopsis : Maël, artiste sans papiers, Adrien, luthier musicien, et d'autres résidents venus de tous horizons s'organisent pour donner naissance à une utopie moderne en plein cœur de Paris, un village solidaire de près de 2000 personnes : Les Grands Voisins.




L'avis de John : Un documentaire humaniste qui raconte sans fioriture le fléau de la pauvreté dans la région parisienne. On pourrait taxer ce documentaire de parisianisme primaire et l'accuser de ne pas regarder à l'échelle nationale ou mondiale mais il s'agit avant tout d'une production locale, autour d'un projet local, réalisé par quelqu'un qui est, justement, impliqué localement dans l'association. Ce documentaire n'a pas d'autres ambitions que de promouvoir quelles sont les solutions à une échelle locale pour venir en aide aux personnes en difficulté. Rien que pour ça, si le film passe près de chez vous, il faut aller le voir, d'autant plus qu'il est indé et qu'on se doute qu'il y a de fortes chances que les bénéfices soient reversés pour l'association.

S.O.S. d'un maire en prison : Si vous aussi vous voulez défendre une cause humaniste, vous pouvez aller faire un don sur le site de la commune de Levallois-Perret. Vous pouvez aussi faire de la pub pour le manoir de Cossy situé dans la commune euroise de Giverny. Ali Babalkany vous remercie d'avance de tout l'intérêt que vous porterez au recouvrement de ses dettes.

♪ Au bal kany kany kany, on vole on vole on vole ♪
__________________________________________________________________________________
Et parce qu'un tel bonheur ne se vit jamais seul mais qu'il se partage avec une communauté, n'hésitez pas à nous suivre en cliquant sur le lien ci-dessous :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire