Quoi de neuf cette semaine au ciné ?


Vous aussi, vous vous demandez si, enfin, les grosses productions et les films de qualité sont de retour au cinéma en septembre ? Et vous aussi vous lâchez votre petite larme quand on vous répond que non, pas tout à fait ?

Séchez donc ces larmes qui coulent sur vos joues, mes chers enfants. Adrien, notre Captain Tsubasa à nous, vient à votre rescousse avec quelques analyses de sorties ciné toujours aussi drôles et piquantes. Voilà, ça c'est mieux ! Ah ! Que l'on aime vous imaginer tout sourire devant cet article !
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Présentation générale : Police, un film policier (coïncidence ?) français d'Anne Fontaine porté par Omar Sy et Virgina Efira et durant 1h39.


Synopsis : Trois flics parisiens se voient obligés d'accepter une mission inhabituelle : reconduire un étranger à la frontière. Mais ce dernier pourrait bien risquer la mort s'il retournait dans son pays. Un choix crucial se pose alors pour le trio parisien...




L'avis d'Adrien : Si la photo et la réalisation promettent un film léché, la caractérisation des personnages semble pour le moins éculée ("J'ai un désert dans la tête", "Je laisse pas rentrer cette merde chez moi", etc...).  L'éternel dilemme entre la justice et la morale semble être au cœur du récit entre une Virginie Efira allant contre la hiérarchie pour faire ce qui est juste, un Omar Sy détaché mais pourtant rattrapé par la réalité et un Grégory Gadebois se cachant derrière la hiérarchie pour ne pas avoir à affronter les conséquences morales de ses actes. Les acteurs semblent être au rendez-vous même si je reste sceptique sur Omar Sy qui tente de nous faire son Tchao Pantin. En somme, un film qui ne réinventera sûrement pas la roue mais qui peut offrir un exercice de style intéressant pour ces acteurs.

Mon nom est Isse, Paul Isse : On ne va pas être très original et on vous recommandera le film presque éponyme, Polisse de Maïwenn. Plongée ultra efficace dans les affres d'une brigade de la protection des mineurs, le film mise sur une esthétique documentaire et des dialogues ciselés pour jongler entre comédie et drame. Les ruptures de ton participent à l'immersion rendue possible par des acteurs ultra investis (Marina Foïs, Karine Viard ou encore JoeyStarr).


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Présentation générale : Énorme, une comédie française de Sophie Letourneur portée par Jonathan Cohen et Marina Foïs et durant 1h38.


Synopsis : Ça lui prend d'un coup à 40 ans : Frédéric veut un bébé; Claire, elle, n'en a jamais voulu et ils étaient bien d'accord là-dessus. Il commet alors l'impardonnable et lui fait un enfant dans le dos. Claire se transforme en baleine et Frédéric devient gnangnan...




L'avis d'Adrien : Pour être assez friand du style Jonathan Cohen, je dois bien dire que la bande-annonce de cette énorme comédie ne m'a pas emballé. D'un côté, on sent bien que le film essaie d'amener un peu ailleurs son style ultra caractéristique mais, en même temps, tout semble très prévisible et déjà vu. Marina Foïs ne semble pas non plus là pour sauver le bousin et on ne parlera pas non plus de la photographie et de la réalisation qui ont la même gueule de téléfilm TF1 que 80% des comédies françaises qu'on nous envoie dans les pattes. Honnêtement, attendez la comédie du dimanche proposée par monsieur Bouygues : ça vous coûtera moins cher.

J'irai verser du burger sur ta gelée : Pour les Jonathan Cohen-sexuel je pourrais vous recommander, si vous ne l'avez pas encore vu, Family Business, petite série comique made in Netflix qui offre quelques moment savoureux, bien aidés par un grand Gérard Darmon toujours aussi royal. La saison 2 arrive en septembre donc raison de plus pour tenter le coup plutôt que de payer une place plein pot pour Énorme.

Vous prendrez bien un ptit teaser pour la saison 2 ?

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Présentation générale : Poissonsexe, une comédie franco-belge d'Olivier Babinet portée par Gustave Kervern et durant 1h28.


Synopsis : Alors que la faune océanique est au bord de l'extinction, un biologiste timide rêve de paternité. Sa quête l'amènera à deux découvertes extraordinaires : un poisson et l'amour...





L'avis d'Adrien : Comme toujours, quand Kervern est devant la caméra, il prête sa dégaine lunaire à un film qui a l'air bien barré. Mêlant une science-fiction ultra sèche et l'anticipation pré-apocalyptique, le métrage semble distiller une ambiance poétique qui est l'occasion de mettre en scène une romance décalée. Ce cocktail combiné à une certaine patte esthétique peut être une bonne surprise et offrir un bol d'air frais dans le paysage cinématographique. 

Tribal King Fish : Si vous êtes tentés par l'ambiance qui se dégage du film, on vous recommande, toujours avec Kervern, le très poétique Asphalte de Samuel Benchetrit. Récit onirique qui transfigure une banlieue tout ce qu'il y a de plus morne en une superposition d'histoires flirtant avec le conte.


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Présentation générale : Ema, un drame chilien de Pablo Larrain porté par Mariana Di Girolamao et Gael Garcia Bernal et durant 1h47.


Synopsis : Ema, une jeune danseuse, divorce de Gaston, le directeur de la compagnie pour laquelle elle se produit, incapable de surmonter le sentiment de culpabilité envers Polo, l'enfant qu'ils avaient adopté pour compenser la stérilité de Gaston et qu'ils ont ensuite ramené à l'orphelinat après une tragédie causée par la pyromanie de l'enfant...




L'avis d'Adrien : Le réalisateur Pablo Larrain revient avec un film qui porte la marque de son ambition visuelle déjà largement perceptible dans Jackie. Il choisit néanmoins un contre-pied au ton sépulcral de son précédent film pour un métrage visiblement ultra énergique, coloré et qui parle non plus d'une femme victime mais agissante. Un film qu'il sera intéressant d'analyser en complément de son prédécesseur donc et qui a le potentiel pour être la bonne pioche de cette semaine. Bon, par contre, il est clair que Larrain ne fera jamais un titre de plus de quatre syllabes, c'est acté.

Larrain des neiges : Si vous ne l'avez pas vu, on vous recommande donc Jackie du même auteur qui suit donc Mme Kennedy alors qu'elle a encore des bouts de cerveau de son mari sur le chemisier. L'ambiance est pas trop à la rigolade et il se dégage de la péloche une ambiance mortifère vraiment bien foutue. Après, faut pas avoir peur des longueurs et d'un rythme plutôt contemplatif.


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Présentation générale : Antigone, un drame québécois de Sophie Deraspe porté par Nahéma Ricci et durant 1h49.


Synopsis : Suite à l'arrestation de son frère, Antigone, jeune d'origine kabyle immigrée au Québec, met en place un stratagème afin que ce dernier puisse s'évader de prison...




L'avis d'Adrien  : Dans le monde du Canada des années 2020, Antigone et Polynice, son frère, sont... et ma suspension d'incrédulité a totalement lâché la rampe. Plus sérieusement, je ne comprends pas trop le projet qui consiste à faire une adaptation de la pièce d'Anouilh tout en gardant les noms des protagonistes histoire de se donner une patine académique. D'autant plus que le film ne semble jamais jouer avec la théâtralité de son support pour interroger sa forme. Moyennement convaincu donc par cette adaptation qui choisit de circonscrire l'universalité de la pièce dans un contexte qui peut réduire la portée du récit à l'anecdotique.

Deraspe, je dis zappe : On vous recommande tout de même un film canadien qui, lui aussi, puise sa dramaturgie dans la tragédie grecque, en l'occurrence Incendies du désormais archi-côté Denis Villeneuve. Film précédant son explosion à Hollywood, le long-métrage exploite les ressorts de la tragédie, notamment des Labdacides, de manière moins ostentatoire mais d'autant plus glaçante. Ainsi, on est pris lorsque l'inéluctable roue du destin s'abat sur les protagonistes alors que le monde oscille entre réalisme et symbolisme.


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Et sinon, pour les Rouennais, vous prendrez bien quelques séances supplémentaires pour redécouvrir des films plus ou moins obscurs ? Allez, séchez donc définitivement vos larmes et montrez-nous toutes vos dents !



Présentation générale : Ju Dou (菊豆), un drame chinois de Yimou Zhang et Fengliang Yang, sorti en 1990, porté par Li Gong et Wei Li et durant 1h35.


Synopsis : Dans la Chine des années 1920, un vieil homme décide de s'acheter une belle jeune femme du village voisin afin qu'elle lui donne un garçon. Mais cette dernière lui fait vite comprendre qu'elle n'entend pas se prêter aux jeux sexuels et violents dont il raffole. Dès lors, celle-ci ne cesse d'être battue et humiliée par le vieil homme... jusqu'au jour où ce dernier devient paralysé à la suite d'un accident. La violence et l'humiliation vont-elles changer de camp ?



L'avis d'Adrien : Ambiance 50 nuances de teintures dans la Chine des années 20 entre passion adultère et mari pas jojo qui tape, tape et tape c'est sa façon d'aimer. Je ne connaissais pas le film et je dois bien dire que ça me laisse un peu de marbre. La lumière, l'eau et les couleurs de la teinturerie semble être au cœur de ce drame érotique qui, on ne va pas se mentir, ne risque plus d'émoustiller le chaland de nos jours.

Il tape sur des boubous et c'est numéro 1 : Quitte à aller dans le film érotique, autant ne pas faire les choses à moitié et aller piocher Caligula de Tinto Brass. Les années 70, c'est un autre délire, et si aujourd'hui les ménagères s'encanaillent devant un 50 nuances de Grey qui peine à montrer un bout de fesse, à l'époque le producteur filou Bob Guccione a lui-même intercalé du vrai porno au milieu du film de Tinto qui l'a un peu mal pris. S'en est suivie une prise de bec interminable pour un film qui a gagné ses gallons de métrage sulfureux qu'il est donc indispensable de voir. De plus, le métrage est aujourd'hui disponible dans ses deux versions : c'est sang, sexe et orgies au menu !

On vous a mis le trailer soft bien sûr, on voudrait éviter d'aller en prison à cause de votre enfant de 5 ans.

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Présentation générale : La Jeune Fille à l'écho (Paskutinė atostogų diena), un drame soviétique de Arūnas Žebriūnas, sorti en 1964, porté par Lina Braknyte et Valeriy Zubarev et durant 1h.


Synopsis : Une jeune fille de 12 ans se lie d'amitié avec un garçon qui lui semble plus intelligent et libre que ses camarades. Une amitié commence et la fille lui confie un secret : un rocher avec un écho. Mais cette dernière va vite être déçue quand le garçon va la trahir lors d'une attaque par des voyous. Parviendront-ils à redevenir amis comme avant ?



L'avis d'Adrien : J'ai rien pané à la bande-annonce si ce n'est que si les tribulations balnéaires d'enfants lituaniens dans les années 60 vous fascinent, bah c'est carrément fait pour vous. Sinon, à moins d'être un cinéphile hardcore ou un curieux ambitieux, je ne saurais vraiment trop vous le conseiller. Visiblement, le film est accessible aux enfants dès 10 ans mais, on va pas se mentir, pour le gamin qui a grandi avec Spider-Man, c'est un peu le traquenard.

Soviet qui peut : Quitte à aller voir un film de plage et de vacances en noir et blanc, pourquoi ne pas se revoir l'indémodable Les Vacances de Monsieur Hulot de notre Jacques Tati national. En cette période de rentrée, un petit bol d'air estival sur pellicule ne fait pas de mal et il n'est pas impossible que les gosses apprécient la grammaire et les slapsticks tatiesques tout en s'initiant à un gros morceau de notre patrimoine cinématographique.

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