Game Of Thrones (Série TV, David Benioff / D. B. Weiss, 2011) : P comme Patience.

Titre original : Game Of Thrones
Créateurs : David Benioff / D. B. Weiss
Genre : Fantastique
Statut : Production terminée
Nombre de saisons : 8





Chroniqueur : Corentin
Note : Fourchette entre 5 et 17/20
Edit : Mise à jour le 08/07/2020





     Cela fait maintenant six ans, six longues années que la série de HBO, Game Of Thrones, s'est imposée en maître dans la pop culture et sur les sites de streaming et de téléchargements. Tirée du livre éponyme de George R. R. Martin, la série suit les aventures de rois et reines plus décérébrés et cinglés les uns que les autres. L'univers s'inscrit dans un monde fantastique mais le découpage du royaume et les tensions politiques ne sont pas sans rappeler l'Angleterre heptarchique du Moyen-Âge.

Le découpage du territoire a l'air d'être un sacré bordel !



     Si la série a su s'imposer, elle a également imposé aux autres séries son style : Sexe et Violence. Autrement dit, du fil assez régulièrement, du gros tranchage de lard et des personnages principaux qui se font dézinguer à la pelle (R.I.P. Sean Bean). Le style est alors imité par de nombreuses séries avec plus ou moins de succès. Mais si cette nouvelle manière de représenter a su défroisser le modèle de la série télé et ainsi nous offrir une flopée de séries plus adultes (ou du moins plus teenager), méfions-nous de ce procédé et rappelons-nous que le mieux est l'ennemi du bien. On a beau aimé les fraises : si on en bouffe deux bassines, on choppe la chiasse, on est comme tout le monde et on peut dire que GOT nous a pas mal facilité le transit intestinal ces dernières années !

     Reprenons les choses dans l'ordre. La saison 1, une saison où de nombreuses intrigues devaient se mettre en place, nous a apporté un vent de fraîcheur. Du médiéval, des marcheurs blancs, un Sean Bean, du sexe, du sang, des morts, et un Sean Bean mort. Le début est certes un peu long mais, à la fin, tout s'accélère et on ne peut qu'attendre la saison d'après avec impatience. Les saisons 2 et 3 : du sexe et des batailles pas piqués des hannetons et ce qu'il faut de politique et de rebondissements. Bref, on mate la péloche du kiffe avec la télé de la vie, à condition bien sûr d'aimer les batailles.

Certes, cette bataille, c'était n'importe quoi mais il faut bien reconnaître que, visuellement, ça claque.

     Et c'est le drame, la série s’essouffle autant qu'un américain après un footing de 50 mètres. Là, le modèle de la série est réécrit. Un truc bien sur le premier épisode, un dernier épisode sympatoche où la marave revient au goût du jour et paf, un cliffhanger pour nous rendre accro et nous donner envie de voir la saison prochaine. Mais entre les deux ? Plus rien, le néant, de l'ennui en barre, un vide sidéral à tout point de vue. Trop d'histoires à la fois, les plus intéressantes seront survolées ou bâclées, les autres fouillées jusqu'à la moelle, mais nous, on en avait déjà ras le trône à la deuxième bouchée. Bref, on s'ennuie. Tel est le lot des saisons 4, 5 et 6 (trois saisons, c'est long putain).
   
Même lui il se fait chier.

     Mais, les amis, v'la t'y pas que la saison 7 vient alimenter toutes les discussions et nous remplir les esgourdes ? Les "putain Kevin, t'as vu le nouvel épisode ? Et le dragon il a attaqué enfiiiiiin !" ont alors remplacé les " 'aty m'sieur Roger ? Pô chaud tantôt hein ! Sale été que j'dis". Mais, que ça parle de dragons ou de météo, on reste sur du langage phatique. Car, ne nous voilons pas la face, la question "t'as vu le dernier épisode ?" n'amène que deux réponses : "non" et, dans ce cas, tu la boucles ou alors tu spoiles au risque de te faire briser le nez, ou bien "oui" et, dans ce cas, fin de la discussion, vous avez vu le même épisode les gars. 

     C'est donc après des critiques élogieuses que je me suis dit : "bon, la série touche à sa fin, va p'tet y avoir de la marave.". Alors je m'y mets. Les deux premières minutes du premier épisode donnent envie. Arya se venge de deux gredins qui ont tué sa famille et les marcheurs blancs... marchent... mais dans la brume et dans un plan sacrément angoissant. Comme dirait Gimli, "elle a fière allure cette armée". Puis là, bam, générique. Et puis ça repart sur ce que GOT fait de mieux : palabrer. Et mon dieu que c'est bavard, et statique avec ça ! Alors d'accord, c'est moins chiant que les trois saisons d'avant mais c'est quand même pas la panacée ! Ils nous mettent cinq minutes de guerre par épisode histoire de nous tenir en haleine, on joue la carte de la facilité, un dragon qui crache du feu, les bg de la série, Daenerys et Jon Snow qui tombent amoureux, une petite baston avec les marcheurs blancs et paf, le geek est content, c'est un changement de caleçon par épisode.

On vous attend toujours les gars.

     Si les intrigues les plus chiantes sont vues en détails et traversent les saisons, les pauvres marcheurs blancs, eux, présents depuis le prologue de la série (oui, tout de même), sont toujours en train de se geler les miches derrière le mur, au Nord. Cela fait six ans qu'ils marchent sans relâche, cela fait six ans qu'ils font une ou deux apparitions par saison, cela fait six ans qu'ils attendent le climax pour venir se battre. Alors ça va sans doute être sacrément classe mais, à un moment, on en a quand même un peu ras le casque de les attendre ces gars-là.

     Mais que les geeks se rassurent, les dragons, qui eux aussi sont attendus depuis moultes saisons, bougent enfin leur cul pour aller cramer du Lannister. Leur jet de flamme a du sortir en même temps que le sperme de nombreux fans, tant cela faisait longtemps qu'ils attendaient ce moment, la bite à la main.

     Bref, encore une saison qui n'atteint pas l'excellence. La pénultième car, cette fois, c'est la bonne : la prochaine sera la dernière. Et évidemment, ils nous promettent monts et merveilles, en plus d'épisodes de 80 minutes. Au fond de moi, j'espère prendre mon pied mais, hélas, j'ai bien peur d'être de nouveau déçu. Et dire que je vais quand même regarder...

Allez, hop, c'est cadeau.

    Ce que l'on peut dire en conclusion, c'est que les saisons, et même les épisodes, sont trop inégaux qualitativement. C'est à cause de cela que je n'oserai pas dire que c'est une bonne série.

     En même temps, quand Martin a écrit le bouquin, il l'a fait dans l'idée de l'adapter derrière. Bonne idée ? Pas sûr. Il n'en était pas à son premier coup d'essai dans le monde télévisuel. Alors est-ce que le livre serait écrit de manière à être adapté simplement ? Peut-être. Écrire un bouquin simple d'accès pour qu'il soit transporté simplement sur l'écran n'est pas forcément une bonne idée. La force de l'adaptation est qu'il faille revoir l’œuvre à sa manière. Si ce n'est qu'un copié-collé, on s'ennuie. Et ça, c'est bien dommage.

     Mais peut-être que, grâce au succès de la série, les producteurs et réalisateurs seront plus enclins à produire des films de fantasy, qui sait... Les chevaliers, les dragons et les chimères ont peut-être un bel avenir devant eux !

J'aurais aimé que tu restes dans la série. Au moins pour y apporter un peu de classe.

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