L'Arme Fatale (Série TV, Matthew Miller, 2016) : Une série qui mérite les honneurs !

Titre original : Lethal Weapon
Créateur : Matthew Miller
Genre : Action
Statut : Production terminée
Nombre de saisons : 3
Acteurs principaux : Damon Wayans (rôle : Roger Murtaugh), Clayne Crawford (rôle : Martin Riggs)




Chroniqueur : John
Note : 13/20
Edit : Mise à jour le 08/07/2020




     Alors que la diffusion de la saison 1 s'est achevée sur TF1 le 27 juin dernier et que la série a été reconduite depuis plusieurs mois déjà pour une deuxième saison, analysons cette adaptation qui a su renouveler de manière intelligemment éloignée le propos de base de la saga culte de films du même nom sans s'empêtrer dans le piège irréversible de l'imitation bas de gamme comme l'a par exemple fait la série Rush Hour (qui a d'ailleurs été déprogrammée en cours de route... par TF1).

Aïe, j'ai mal aux yeux !


      Passons vite sur le speech de la série : Roger Murtaugh est un papy de la police de Los Angeles qui aime agir avec méthode et qui ne fait confiance qu'à son pacemaker pour sa survie. Un matin, son chef le convoque et lui affecte un nouveau coéquipier, Martin Riggs, ancien Navy Seals vivant dans une caravane aux bas des falaises et aux tendances suicidaires depuis la mort de sa femme enceinte. De fait, cela le pousse à prendre des risques insensés lorsqu'il traque les criminels. Ensemble, les deux vont faire équipe et donner assez souvent la migraine à leur chef par les incroyables dégâts financiers qu'ils commettent dans leurs enquêtes. C'est plus ou moins le propos de base de la saga de films réalisée par Richard Donner.

Murtaugh et Riggs 2.0

     Mais la ressemblance se limite à cela, aux caractères des personnages. La série ne cherche pas à décalquer la saga film par film. Chaque épisode se propose comme une mission secondaire qui, à chaque fois, apporte des pistes de recherche sur la mission principale mise en place dès le début de la saga, à savoir qui a causé la mort de la femme de Riggs. La saison 1 se termine d'ailleurs sur une révélation surprenante que nous ne dévoilerons pas. Sachez juste que le ripoux est souvent plus proche qu'on ne le pense.

      Alors, bien évidemment, la série ne vaut pas les films. Même s'il propose une adaptation assez plaisante du personnage, Clayne Crawford n'est pas Mel Gibson. Damon Wayans, quant à lui, porte encore sur ses épaules les stigmates d'un rôle qui lui colle bien trop à la peau : celui de Michael Kyle dans la série Ma Famille d'abord. Toute la famille Murtaugh semble d'ailleurs inspirée de cette série et c'est bien dommage. Lorsqu'il sont tous réunis, Damon Wayans fait du Damon Wayans comme on le connaît malheureusement trop bien.

Wayans époque Ma Famille d'abord... Toujours aussi exaspérant même en photo !

     Et ce ne sont pas les seuls stéréotypes : les méchants principaux sont bien évidemment mexicains (bah oui, faut bien justifier le mur...), les acteurs noirs héritent de rôles secondaires et ont des bonnes têtes de sidekicks (on a quand même un médecin légiste afro, myope et aux airs de génie de l'informatique), le chef de notre duo a des airs de premier de la classe et le grand chef est bien sûr le père de la défunte copine de Riggs, un individu très énigmatique mais... suspense ! Le plus gros raté niveau personnage est sans conteste l'agent immobilier Léo Getz qui joue ici comme un pied et chez qui tout l'aspect humoristique, pourtant la base du personnage, a été effacé.

      En revanche, la psychologue, campée par Jordana Brewster que les afficionados de Fast and Furious connaissent très bien, est un personnage à mon avis mieux composé que celui des films et le rôle est de fait plus important dans la série. L'agente blonde qui finit dans les bras de Riggs dans les films comme dans la série est également bien interprétée.

Jordana Brewster en psychologue de Riggs

      Un autre aspect qui aurait aussi mérité un meilleur traitement : la relation Murtaugh / Riggs, même si la fin de la saison 1 laisse présager une amélioration dans la saison 2. En effet, leur relation dans la série est trop ambigüe et versatile. Ils sont tour à tour inconnus / collègues / amis / en froid / re-amis / re-en froid et ça n'en finit plus.

      Malgré ses longueurs et ses quelques défauts, L'Arme fatale est donc une série plaisante à suivre. Les épisodes ne sont pas trop répétitifs et l'arc principal autour duquel s'articule des missions secondaires est vraiment bien conçu. Bien évidemment, il ne s'agit pas de comparer la série avec les films car ceux-ci restent bien supérieurs et le couple Gibson-Glover demeure un duo mythique du cinéma des années 1980 et 1990. Mais, au regard des séries du même genre qui se font en ce moment, L'Arme fatale est une série qui, sans casser la baraque, tient bon la barre en proposant une adaptation habile du matériau de base. Et c'est assez plaisant de voir une adaptation de cet acabit quand on voit ce qu'ont donné la désastreuse adaptation de Rush Hour (préférez la série Le Flic de Shanghaï si vous voulez une adaptation assez bien inspirée) ou l'hideux remake de MacGyver (n'est pas Richard Dean Anderson qui veut.) !

Richard, au secours ! Je préfère être aveugle que de devoir subir cela !

Edit du 08/07/2020 : Finalement, L'Arme Fatale n'a pas tenu les promesses que la fin de la saison 1 laissait espérer et, à l'instar des autres séries hideuses citées dans cet article, elle n'a fait que s'empêtrer profondément dans les clichés et les redondances. De plus, la guerre d'ego sur le plateau entre les deux acteurs principaux, Wayans et Crawford, aura fini par faire mettre ce dernier à la porte, remplacé dans la saison 3 par Seann William Scott que vous connaissez sans doute pour son rôle de Stifler dans les films American Pie... Une arme qui aura été fatale pour la série !

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